Chapitre 1 – L’Alexandrin

l'alexandrin

Mars de l’an de Grâce 1462.
Duché de Bourgogne, Royaume de France.

L’arrivée à Chalon fut pénible pour Marie. Ses cheveux noirs et gras sont collés sur son visage bouffi et suant malgré le froid. Son corps gras et flasque est boudiné par des frusques souillées par un manque évident d’hygiène. Les cuisses qui se frottent entre-elles et qui s’échauffent, le pas lourd qui laisse derrière elle, un nuage de poussière sur le chemin terreux.
A ses côtés, Martin, son fils ainé, porte les baluchons de toute la famille. Ce qui est bien avec un simplet, c’est qu’il se plaint jamais. A côté de sa mère, le garçon de 15 ans parait chétif mais semble intéressé par ce qu’il se passe aux alentours. L’esprit ailleurs, il lâche régulièrement un ou plusieurs paquets de linges à terre, ce qu’il lui vaut, une fois sur trois, une claque derrière la tête venant d’une main boudinée.
Loin devant, Daniel et Samuel, les terreurs de 7 ans, essayent d’attraper de petits animaux, des lapins surtout, jettent des cailloux sur les oiseaux et quand leur frustration d’une chasse manquée est au plus haut, ils se mettent à se battre ensemble. Au début du voyage, Marie avait bien essayé de les réprimander mais elle s’était vite essoufflée et les enfants courent vite plus qu’elle et ils le savent très bien.
Après une bonne journée de marche, voilà enfin les portes de Chalon…

Marie et sa troupe pénètrent au sein du village, les guetteurs de la maréchaussée l’observent longuement, l’œil critique. Elle y est habituée, elle n’y fait plus attention.
Cherchant un toit à se mettre sur la tête, Marie se dirige directement au cadastre laissant les enfants livrés à eux-mêmes, et leur laisse une seule instruction.

« Profitez-en pour ramener quelques pièces ! »

L’aumône. Les jumeaux prennent ça pour un jeu et se défient l’un et l’autre pour savoir lequel d’entre les deux sera le plus imaginatif et le plus productif. Quand à Martin, il reste là, figé comme une statue, immobile au milieu de la place publique. Il sert souvent de bouc émissaire à ses frères cadets.
Les deux garnements se tartinent le visage et les vêtements de terre humide afin de paraitre plus misérables qu’ils ne le sont déjà, font de même avec leur frère ainé qui se débat et geint en vain puis s’éloignent l’un de l’autre pour couvrir plus d’espace. Le petit jeu peu enfin commencé.

«S’il vous plait Sieur, je suis orphelin. Mes chers parents ont donné leur vie pour me protéger des brigands… j’ai tellement faim mon bon sieur… » Dit l’un.

« Mes Dames, mes Sieurs… regardez mon frère… il est atteint d’une grave maladie… notre père est parti loin afin de trouver un remède, ma mère souffre de la fièvre causée par l’épuisement… » Dit l’autre un peu plus loin.

Certains donnent par charité, d’autres pour se débarrasser de la sale vermine. Mais un homme de grande taille s’approche. Malgré son chapeau et son long manteau, on peut apercevoir une peau tannée par le soleil, un nez légèrement aquilin et une barbe de plusieurs jours. Il passe tranquillement à côté de l’un des jumeaux et de ses doigts, fait voltiger une pièce pour que le gosse puisse l’attraper au vol.

« Sert-en pour te torcher l’cul, morveux… »

Samuel, la pièce à la main, regarde l’homme partir. Il sourit.

Quelques jours se sont écoulés depuis leur arrivée et en fonction de ses moyens, Marie a réussi à trouver une chaumière délabrée. Le toit fuit à certains endroits et quelques nuisibles font offices de colocataires mais la famille y a trouver refuge sans se plaindre.

Comme à son habitude et ce, depuis son plus jeune âge, Marie se dirige vers la taverne la plus proche. Le jour décline peu à peu laissant la place à la nuit. Un homme est debout face au mur de la taverne, il se soulage. Marie vient bafouer son intimité, elle s’adosse au mur, regarde la bête qu’il tient dans sa main puis lève son regard. L’homme brun a le teint halé et recouvert d’une courte barbe. Son nez crochu donne un certain caractère à son visage. Il l’observe aussi, il n’a pas l’air inquiété par cette intrusion. Marie brise la glace avec une grande délicatesse.

« Faut bien la secouer surtout ! Ça donne un arrière-gout sinon… Elle me plait bien, on pourrait peut-être s’amuser un peu tous les deux ?»

Marie s’attend à le voir déguerpir comme un lapin, le pantalon tombant sur les chevilles mais l’homme semble être amusé, il esquisse un sourire. Il lui tend sa main.

« Allons-y ma grande ! »

Marie est prise à son propre piège. Elle n’a pas eu l’effet escompté mais Marie ne revient pas sur sa parole. Elle le suit jusqu’à l’écurie.
Dans un élan d’excitation, l’étreinte de Marie les propulse à terre, sur un sol recouvert de paille. Le pantalon défait, elle s’empale sur son membre dressé, enchainant les mouvements de bassin dans un grognement court et fort. Dans l’action, Marie déchire la chemise de son amant laissant apparaitre un torse solide, où de nombreuses cicatrices sont camouflées par une peau tatouée. Nouveau moment d’excitation, Marie libère ses grosses mamelles et l’homme y plonge sa tête, la secoue, profitant de la chair charnue, elle en rit.
Sentant le dénouement proche, Marie se retire et termine l’acte avec sa bouche, suçant et aspirant goulument le membre prêt à exploser et termine en ne laissant aucune trace de la jouissance de l’homme.
Remettant de l’ordre de leurs vêtements, une conversation s’engage entre eux.

– « Je suis étonnée, tu n’as pas essayé de te défiler. Ça fait bien longtemps que les hommes ne me regardent plus… Sympa tes dessins au faite !
– Mes tatouages ? Ils racontent ma vie passée dans la piraterie et en tant que pirate, on passe parfois beaucoup de temps en mer. On apprend vite qu’une femme, aussi obèse soit-elle, reste baisable…

Il lui met une petite claque sur les fesses, Marie trésaille en gloussant comme une gamine.

– « Un pirate, tiens donc ? Tu es loin du port mon Chou ! Tu t’es perdu ? Au faite, la femme obèse et baisable s’appelle Marie. Ravie de t’avoir rencontrée…
– Moi c’est Khéti et je viens d’Alexandrie. On va boire un coup ? »